Les événements climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et intenses. Ces événements ont des répercussions considérables sur les écosystèmes et les sociétés et déclenchent des émotions explicites au sein des communautés touchées. Face aux représentations hégémoniques, distantes, froides et rationalistes du changement climatique en Occident, ces expériences matérielles et affectives rendent la réalité du changement climatique de plus en plus « tangible » dans des pays et des groupes qui avaient jusqu'à présent été relativement épargnés par les pires impacts du changement climatique. Bien que les émotions liées au climat aient fait l'objet d'une attention croissante de la part des chercheurs au cours des dernières années, nous en savons relativement peu sur leurs implications sociales et politiques. Par exemple, nous savons peu de choses sur la manière dont les sentiments d'abandon, de colère, de chagrin et de traumatisme ressentis à la suite d'événements climatiques extrêmes peuvent être transformés en diverses formes de politisation et par qui ; ou sur la manière dont ces émotions peuvent aggraver les inégalités et les divisions existantes ou, au contraire, servir de fondement à de nouvelles formes d'identités collectives qui contournent les clivages et les catégories classiques. Nous disposons également de peu de preuves empiriques sur la manière dont les expériences matérielles et affectives des impacts extrêmes du changement climatique influencent les attitudes et les représentations démocratiques (par exemple, en donnant un élan à des formes renouvelées de négation du climat, d'éco-autoritarisme ou de démocratie écologique). Dans ce contexte, j'aimerais poser de nouvelles questions théoriques et empiriques qui pourraient orienter les recherches futures au carrefour des émotions, des inégalités environnementales et de la démocratie en relation avec le changement climatique en particulier.

Un séminaire organisé par Louise Knops, SONYA.

Entrée libre et plus d'information : ici