Nouvelles perspectives en éthique du végétal
Université libre de Bruxelles - Salle de bibliothèque du CIERL, 17 avenue Roosevelt, 1000 Bruxelles
- — 09:00-18:30Depuis quelques années, l’éthique et la philosophie de l’environnement intègrent plus spécifiquement des problématiques liées au monde végétal, à tel point qu’on peut désormais parler avec certains auteurs de tournant végétal et d’éthique du végétal. L’éthique du végétal n’est pas une niche théorique hyper spécialisée, mais au contraire l’une des expressions de la prise de conscience croissante de l’étendue des responsabilités humaines envers les vivants, les écosystèmes et les sociétés présents et à venir. Cette prise de conscience traverse de multiples disciplines. En agronomie, la caractérisation d’espèces dites nuisibles, utiles, ou invasives renvoie aux choix de privilégier certaines cultures. En biologie moléculaire, l’essor des techniques de transgenèse végétale place les chercheurs et les entreprises dans une situation de risque et d’incertitude inédits. Dans les domaines du droit, de l’économie et des échanges sociaux, les besoins de nouvelles règles permettant le partage des semences et de nouveaux principes pour une production agroalimentaire durable font l’objet de nombreux débats. Par leurs liens étroits avec les écosystèmes, la biodiversité, mais aussi notre histoire agricole, culturelle et sociale, la destruction et la dégradation des plantes ne devraient pas être considérées comme éthiquement neutres, ne fût-ce qu’en raison des lourdes conséquences que ces comportements ont historiquement entrainées et continuent d’entrainer. Toutefois, la réflexion théorique et la mise en place effective d’actions plus respectueuses envers les plantes ne sont pas simples. Ni réductibles à l’éthique (du bien-être) animal(e), ni complètement solubles dans celle de l’environnement au sens le plus large du terme, les plantes en tant qu’organismes à la biologie et à l’écologie bien particulières appellent des modalités de réflexion propres. Un ensemble de pratiques intègrent déjà cette dimension éthique dans leurs actions, inventions et recommandations au niveau du droit, de l’agriculture, de la foresterie, de la biologie de la conservation, etc. Ce sont ces pratiques et ces acteurs qui représentent autant de ressources indispensables à la création de nouveaux cadres de pensée philosophiques et éthiques pour les articuler de façon cohérente avec la littérature existante.
Ce colloque a pour but de mettre en dialogue des chercheurs issus du monde académique avec des acteurs de terrain autour des questions éthiques nouvelles soulevées par nos rapports au monde végétal. Les organisateurs invitent dès lors les intervenants à soumettre des communications dans les domaines (non exhaustifs) de la philosophie et de l’éthique, de l’éthique appliquée, de la biologie, de l’agronomie, de la foresterie, du droit, de l’histoire environnementale, de l’anthropologie ou de l’ethnobotanique qui intègrent la dimension éthique de nos rapports aux végétaux.
Avec :
Robin Attfield, Professor Emeritus, Cardiff University, United Kingdom: “Biocentrism, Forests and Climate Change”
Paco Calvo, Professor of Philosophy, MINT Lab – Minimal Intelligence Lab University of Murcia, Spain
Marcello Di Paola, Professor of Philosophy, University of Palermo, Italy
Benoît Hartenstein, notaire à Metzervisse (Moselle), France, Fondateur de l’association « La Voix de l’Arbre »
Catherine Larrère, Professeur émerite de philosophie, Paris I Panthéon Sorbonne, France
Raphaël Larrère, Directeur de recherche émérite, INRAE, France
Michael Marder, Ikerbasque Research Professor of Philosophy at the University of the Basque Country, Vitoria-Gasteiz, Spain
Laure Oberli, Ingénieure forestière en charge de l'aménagement des forêts et des espaces naturels, République et canton de Neuchâtel, Suisse, fondatrice du bureau Popoulus.ch pour un accompagnement holistique de la forêt
Sylvie Pouteau, Chargée de recherche en philosophie à l'INRAE, France
Programme complet ici