La criminalisation de l'activisme environnemental. L'État de droit démocratique face à l'urgence.
Salle Somville
Alors que les injonctions à l’action afin de revoir nos modes de production et de consommation d’énergie se font de plus en plus pressantes et menaçantes (Ex. Le 6e rapport du GIEC paru en mars 2023), les transformations amorcées par les décideurs politiques pour réagir et atténuer le changement climatique ou pour veiller à l’adaptation de la société à ce dernier ne parviennent pas à satisfaire une partie plus sensibilisée de la population. Les injonctions alarmantes et catastrophistes viennent mettre à défi la gouvernance et certaines de ses faiblesses, notamment la lenteur de la prise d’action imputable, entre autres, à la nécessité de consensus entre les différents pouvoirs et entités politiques, aux temps électoraux et aux lourdeurs administratives. Dans ce contexte d’urgence, les démocraties libérales peinent de plus en plus à contenir la contestation sous ses formes les plus offensives (action directe, zones à défendre, lutte pour l’eau, blocage contre les ‘méga-projets’, etc.). Dès lors, la tentation est grande de flirter avec les limites de l’État de droit et de recourir à un arsenal législatif et technologique toujours plus développé afin de surveiller, contrôler et criminaliser ces mobilisations.
Le cas de la dissolution administrative des Soulèvements de la Terre en juin 2023 et des heurts violents qui se sont produits dans le cadre de l’opposition à la construction de la méga bassine à Sainte-Soline ou encore les actions de blocage menées à Berlin par « Letzte Generation » en avril 2023, suivies des perquisitions d’une partie des militant.e.s , illustrent une cristallisation grandissante des tensions entre l’état de droit et répression des mouvements sociaux, à l’heure où le potentiel autoritaire de certaines technologies et outils pénaux déployés par les Etats soulève déjà d’importantes questions démocratiques. .
Lors de cette table ronde, notre volonté est d’ouvrir la discussion à des académiques travaillant sur différents aspects relatifs à ces questions, des représentant.e.s des mouvements écologiques dans le contexte européen et de discuter de manière large de différents évènements où se cristallisent les tensions entre action directe militante , parfois violente, forces de l’ordre, et Etat de droit .
Notamment : où commence et où s’arrête la légitimité des un.e.s et des autres dans un tel contexte ? Comment l’État de droit doit-il gérer cette urgence à l’action pour limiter les effets du changement climatique ? Quelle place donner à l’action directe et à l’usage de la violence dans les stratégies des mouvements sociaux ? Quelles sont les implications politiques et démocratiques de la criminalisation croissante des activités militantes ?
Pour répondre à ces questions, Le comité scientifique composé de Maria Mancilla Garcia (iiTSE - SONYA), Julien Pierret (Centre de Droit public et Social) et Louise Knops (iiTSE - VUB) vous propose de croiser l’expertise de différents acteurs :
Chloé Mikolajczak – militante, porte-parole de Code Rouge
Graeme Hayes - environmental social movements, civil disobedience, and the criminal trials of activists for their participation in non-violent direct action.
Romain Didi (CAN Europe) – juriste, CLIMATE GOVERNANCE AND HUMAN RIGHTS POLICY
Emmanuel Slautsky (Centre de Droit public et Social) – Droits fondamentaux et participations citoyennes
Sophie Del Fa (UCLouvain) – Communication, mouvements sociaux et résistances au capitalisme
Nicolas Bocquet (UNIGE - UCLouvain) – Surveillance et données à caractère personnel ; politique publiques (TBC)
Modération : Louise Knops (VUB/ULB - iiTSE) Mouvements sociaux écologiques
LOCALISATION: Salle Somville (1er étage, Bâtiment S, campus du Solbosch)
Drink prévu après la conférence, merci de vous inscrire via https://forms.office.com/e/1mFrTpM7tm