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institut interfacultaire des
transformations socio-écologiques


Défense publique de thèse - Taís Sonetti González

ULB - Campus Usquare - UA.1.23 et en ligne

— 13:30

Cette défense publique de thèse est accessible en entrée libre et en ligne.

Abstract :

L'Agenda 2030 offre l'occasion de discuter de la durabilité et d'envisager des avenirs souhaitables à différentes échelles. Il met également l'accent sur l'inclusion grâce à son principe directeur consistant à « ne laisser personne de côté », ce qui positionne les ODD comme un programme potentiellement transformateur. Cependant, malgré des avancées notables, les ODD ont été critiqués pour leur approche descendante et universelle, qui risque de les déconnecter des réalités locales, en particulier celles des communautés autochtones et traditionnelles. Cela soulève des questions cruciales telles que : Comment les ODD peuvent-ils être localisés de manière à ne pas renforcer les injustices socio-écologiques et onto-épistémologiques, mais au contraire à y remédier ? Quels principes éthiques et méthodologiques peuvent guider la recherche-action avec les communautés autochtones et traditionnelles dans les processus multipartites afin de garantir l'intégration significative de leurs cosmovisions ?

Cette thèse synthétise les résultats de quatre études interconnectées. L'article 1 explore le développement durable à travers les perspectives des centres d'information et de communication dans le Cerrado brésilien, en utilisant l'analyse poétique pour révéler comment les objectifs de développement durable ne parviennent pas à saisir les dimensions relationnelles et contextuelles, proposant une réinterprétation enracinée dans l'appartenance communautaire. L'article 2 examine les transformations socio-écologiques à travers des perspectives relationnelles et de processus, en intégrant des conceptions féministes latino-américaines pour explorer la coexistence virtuelle de réalités multiples et les possibilités d'avenirs ancestraux virtuels. L'article 3 aborde les défis méthodologiques de la recherche participative avec des acteurs multiples, en plaidant pour des approches de coproduction de connaissances centrées sur les épistémologies indigènes et traditionnelles. L'article 4 applique une approche participative de la pensée systémique pour identifier les barrières systémiques et les actions structurelles qui peuvent conduire à des transformations sociales intégrées dans le cadre des ODD.

Ces études font ressortir trois points essentiels : (A) les interventions qui ne tiennent pas compte des spécificités socio-écologiques et culturelles risquent de perpétuer l'injustice au lieu de l'atténuer ; (B) les transformations durables sont des processus non linéaires et complexes qui se déroulent dans des espaces liminaires de négociation et de résistance ; et (C) la décolonisation des pratiques universitaires exige de centrer les onto-épistémologies marginalisées, d'embrasser les cosmovisions des IoTC et de reconfigurer les relations de pouvoir dans la production de connaissances en vue d'une praxis émancipatrice. Ces études ont permis de dégager trois idées clés : (A) les interventions qui ne tiennent pas compte des spécificités socio-écologiques et culturelles risquent de perpétuer les injustices au lieu d'y remédier ; (B) les transformations durables sont des processus non linéaires et complexes qui se déroulent dans des espaces liminaires de négociation et de résistance ; et (C) la décolonisation des pratiques universitaires exige de centrer les onto-épistémologies marginalisées, d'embrasser les cosmovisions des IoTC et de reconfigurer les relations de pouvoir dans la production de connaissances en vue d'une praxis émancipatrice. Ces résultats confirment que les transformations durables ne sont pas linéaires et se déroulent dans des espaces liminaires où les pratiques de soins, de résistance, d'appartenance et d'engagement communautaires des centres d'interprétation façonnent activement des solutions de rechange et des avenirs ancestraux.

Cette thèse ne cherche pas à remplacer un paradigme par un autre, mais à élargir les possibilités de savoir, de faire et d'être, en adoptant une praxis de recherche relationnelle, incarnée et dialogique, où la connaissance n'est pas seulement co-créée, mais co-vécue. En fin de compte, ce travail est une invitation à réimaginer et à ré-habiter la durabilité non pas comme un résultat fixe mais comme un tissage continu de mondes enracinés dans la justice, la dignité et l'interdépendance - un devenir pluriversel.

25 04 11