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institut interfacultaire des
transformations socio-écologiques


Défense publique de thèse - Kimberley Vandenhole

Campus Usquare - Salle A.123 - Rue Fritz Toussaint 8, 1050 Bruxelles

— 15:00

Résumé

How dare you ? Que vous soyez préoccupé ou non par notre état socio-environnemental actuel, il y a de bonnes chances que cette question vous semble familière. Il y a même de petites chances que ça te fasse rougir. Tu lis ça dans un avion ? Honte à toi ! Tu viens d'acheter quelque chose sur Amazon ? Comment osez-vous ! C'est exactement ce qu'est cette thèse : explorer la politique de l'éco-hameçonnage.

La fin de la deuxième décennie du 21e siècle est le mieux mémorable pour ceux qui s'intéressent à notre condition socio-environnementale. Sous les auspices de Greta Thunberg, des manifestations climatiques et des grèves scolaires ont éclaté dans toute l'Europe, y compris en Belgique. Les protestations ont jeté les bases pour que l'éco-shaming émerge. Alors que « Greta Thunberg » armait la honte dans une ère de honte (The Washington Post, 2019), il est devenu clair que l'éco-hameçonnage était devenu significatif. Ça affecte. Ça me rend nerveux. Ça fait bouger les gens. C'est controversé. Il déchire la politique de l'environnement.

Démarré par cette nouvelle sensibilité mondiale (Mkono et Hughes, 2020), cette enquête explore la politique de l'éco-hameçonnage. Tout d'abord, il explore comment se déroule la politique de l'éco-hameçonnage; il déforme l'éco-hameçonnage en tant que discours, désir, dispositif et dissidence, ainsi que comment ce curieux enchevêtrement de fonctionnement incarne la dynamique de contestation, d'engagement et de désengagement des transformations de durabilité.

Les néologismes ont tendance à être informatifs du zeitgeist. Aujourd'hui le mouvement environnemental dans l'affluent L'Ouest peut être défini par deux tendances, apparemment paradoxales. D'une part, il y a une tendance à l'hyperréalisme : le goût d'un diagnostic scientifique, universel et monolithique du problème pour en déduire des solutions simples, globales et factuelles. D'autre part, il y a une tendance à l'hyperromanticisme : un goût pour l'évasion émotionnelle et personnelle dans les espaces où la question des relations de pouvoir et de l'action collective est effacée.

Par conséquent, la politique de l'éco-hameçonnage est située dans la politique plus large de l'environnement, dans le zeitgeist contemporain. On trouve que la politique de l'éco-hameçonnage intègre le zeitgeist, en s'inscrivant dans les tendances à l'hyperromantisme et à l'hyperréalisme, mais sans être entièrement compréhensible de ces tendances. Au lieu de cela, la politique de l'éco-hameçonnage se trouve se déplacer entre, défier, et dépasser le zeitgeist de manière complexe et ambiguë. Ainsi, la politique de l'éco-hameçonnage est considérée comme un moyen à la fois de s'engager et de se désengager des transformations de la durabilité, de la politisation et de la dépolitisation des changements socio-environnementaux, ainsi que de l'individualisation et de la dynamique de collectivisation des responsabilités en matière d'action durable.

L'approche de recherche interprétative adoptée, qui se concentre sur l'imagination sociopolitique, tente de la même façon de dépasser l'allure académique du zeitgeist; elle remet en question l'hyperréalisme académique qui décrit la science comme neutre et la recherche comme l'exécution de procédures méthodologiques rigides, et se détourne de l'hyperromantisme académique qui s'intéresse surtout aux effets individuels et comportementaux des éco-émotions.

Cette exploration de la politique de l'éco-hameçonnage tente de donner une idée de la manière dont nos sociétés à impact élevé sur l'environnement sont collectivement confrontées à l'enracinement, tout en ouvrant des possibilités d'avenir plus durable.

25 06 24